Écolodge Varatraza Wind Riders : votre hôtel sur la baie de Sakalava
Histoire du projet
Naissance de Varatraza Wind Riders : l’écotourisme en harmonie avec la nature malgache
Au départ un terrain nu, quelques filaos de 50 ans, torturés par le vent, le soleil et l’absence d’eau. Disséminés le long du cordon littoral, ils le protègent. Dunes, courants d’air, la baie de Sakalava est l’antre du Varatraza depuis des lustres. Comment implanter des bungalows et garder intacte cette impression d’espace, d’environnement aménagé par l’architecte du temps et du vent ?
Architecture adaptée au vent et au soleil : des bungalows sous les filaos
Émerge alors l’idée d’incorporer chaque unité d’hébergement sous une arche de filaos, naturellement protectrice. Une structure qui soit adaptée au vent, au soleil et à l’absence de précipitation 8 mois sur 12. Vient la période des essais, des nuits à la belle étoile, des jours rythmés par les cycles du soleil et de la lune. Petit à petit se dressent dans nos têtes un plan, une logique d’implantation.
Voyage au cœur de la construction : le choix des matériaux locaux
Nous élaborons des structures rondes pour que les parois ne sifflent pas, exposées au vent fort Varatraza. Les murs sont constitués de sacs de ciment recyclés, remplis de sable selon le principe de l’habitat vernaculaire. Nous bâtissons des bungalows rectangulaires, en retrait, à l’abri dans le jardin ou dans la brousse. Pour ceux-là nous choisissons le baobao. Ces bois ronds et carrés forment la structure, complétée de bambous et feuilles de palmiers pour les murs et la toiture.
Inspirations malgaches : des habitations traditionnelles aux bungalows écologiques
Le premier bungalow assemblé, « le brousse », provient d’un voyage vers Anivorano. Avec un camion Mercedes de 15 tonnes, nous partons à la recherche des feuilles de palmier « satrana » pour le toit du lieu de vie. En traversant un village, nous rencontrons des hommes qui s’affairent à l’assemblage d’une maison traditionnelle. Dans cette région d’Andrafiabe les habitations sont construites ainsi : ossature en bois, parois en tranche de baobab, tige de la feuille de l’arbre du voyageur, charpente bambous et feuilles de palmier nouées sur elles-mêmes.
Défis énergétiques et choix responsables : l’évolution du chantier à Diego
La problématique de la source d’énergie s’est présentée dès le chantier. Comment couper, scier et percer dans un lieu sans électricité ? Nous avons essayé les chignoles et les scies égoïnes, les ciseaux à bois et les maillets… Jusqu’à réaliser que le bois extrêmement dur et l’absence d’outil électrique nous condamnaient à passer beaucoup trop de temps à transformer et modeler ce matériau ! La décision est prise, tout le chantier se fera à Diego-Suarez avec outils et électricité. Les bois marqués seront transportés, puis assemblés sur place. Nous y laisserons une dizaine de scies circulaires, perceuses et ponceuses ! Fabriquées en Chine ou de grandes marques, même résultat. Elles n’y résisteront pas ! La force de mise en œuvre malgache et la nature du bois sonnent le glas de l’outillage.
Dormir sous les étoiles : entre sacrifices et confort, la conception raisonnée des bungalows
Pour déterminer les orientations, fenêtres et circulation, nous disposons des lits d’essais, aux places des bungalows. Faire des murs et un toit semble un sacrifice tellement le naturel est beau tel quel, brut. Panorama à 360°, voie lactée, clair de lune et lever du soleil. Nous nous résignons à aménager les parois. Mais alors avec de grandes baies vitrées pour profiter du lagon ! Protéger du vent c’est mieux. Et la tête dans les étoiles ? Nous y renonçons aussi, mais provisoirement, pour avancer. L’idée est désormais bien présente : travailler sur dedans/dehors, donner l’impression de vivre à l’extérieur tout en bénéficiant d’un peu de confort de l’intérieur. Et nous reviendrons sur les ouvertures et les transparences.
Varatraza Wind Riders aujourd’hui : pour un écotourisme durable à Madagascar
Pour améliorer le confort, nous posons des panneaux solaires. Ainsi, l’eau chaude arrive dans les douches. Aujourd’hui le projet évolue encore.
Un engagement écoresponsable : la coexistence avec la nature
Depuis le début du projet, les problématiques d’eau et d’énergie, dans un environnement propice à nos passions, mais hostile au vivant, nous contraignent à trouver des solutions écologiques durables.
Des solutions végétales
Dès le début du projet en 2013, nous plantons, replantons, semons et végétalisons encore… Nous choisissons des espèces autochtones résistantes : multiplication des filaos, baobabs, badamiers, bougainvilliers, cocotiers, vétivers, patates à Durand, acacias. Les résultats sont décourageants, moins de 20 % de réussite après une saison de vent. Cependant, chaque arbuste, chaque brin d’herbe, chaque arbre, aidé d’abris contre le vent protège son voisin, constitue un habitat pour les insectes. Petit à petit, les oiseaux s’installent.
Des solutions hydriques
La quête de l’eau : élément essentiel
L’eau pour planter, arroser, l’eau pour vivre, l’eau pour le chantier, l’eau pour les douches, les WC, l’eau pour nettoyer, laver, rincer…. L’eau pour cuisiner, l’eau pour boire. H2O est indispensable et il va falloir la trouver. Nous creusons à 80 m du littoral et nous trouvons ! Cette eau à 8 m de profondeur permettra un usage immédiat. Buses en bidons plastiques, puis buses en béton armé de balles de riz : au fur et à mesure de son utilisation, elle s’adoucit.
Extraction et filtration : domestiquer cette ressource vitale
Creuser dans du sable est très curieux. Après quelques mètres, nous posons la buse et l’un de nous s’installe à l’intérieur pour extraire le sable. Alors, la buse s’enfonce au fur et à mesure. Nous en superposons plusieurs jusqu’à atteindre l’eau. Là, ça se complique un peu avec la profondeur. En effet, creuser accroupi nécessite un système pour respirer ! Un tuba rallongé fera l’affaire…
Du puits aux sanitaires : le parcours de l’eau
L’eau obtenue est juste saumâtre, mais permet l’arrosage quotidien du vivant végétal et humain en devenir. Reste à trouver la solution pour conduire l’eau du puits vers les sanitaires. Nous construisons un château d’eau sur les hauteurs du terrain pour accueillir 4000 litres tirés du puits grâce à une pompe électrique solaire. 15 mètres de hauteur entre le haut du château et les sanitaires créent la pression pour alimenter le réseau du lodge.
Solutions énergétiques
La réponse pour la construction a été trouvée : ne rien faire sur place. Tout transférer là où l’électricité est disponible. Mais pour le fonctionnement du lodge ? Difficile de se rendre en ville pour recharger les téléphones et accessoires ? Pédaler ? C’est en réflexion… Nicolas s’est souvenu de son grand-père cheminot et de sa lampe à huile deux feux pour se signaler sur les voies. L’idée : transporter son énergie entre les sanitaires et les bungalows, points d’utilisation de cette énergie. Et s’éclairer sur le chemin. Nous nous sommes lancés dans la réalisation de ces boîtiers en bois. Munis de LEDs et d’une batterie, chaque coffret alimente votre bungalow ou les sanitaires quand vous les posez sur leur socle. Vous rapportez votre boîtier le matin au moment du petit-déjeuner pour le recharger. Des panneaux solaires et deux batteries à décharge lente sont installés pour recharger les coffrets individuels, éclairer le lieu de vie et les cuisines.
L’engagement Varatraza Wind Riders : s’inspirer de la nature, des savoir-faire ancestraux et chercher l’harmonie
À travers ce projet d’écolodge, nous avons fait face à de nombreux défis. Triomphes ou déconvenues, rencontres et échanges : nous avons bâti notre modèle d’écotourisme à Madagascar. En constante évolution, mais toujours en quête de durabilité, nous gardons un objectif en tête : la cohérence avec notre philosophie du moindre impact et de la sobriété heureuse à laquelle nous vous invitons.
Quels sont nos besoins réels ?